Embolie pulmonaire
En voie de finalisation. La durée de traitement est manquante.
Résumé des recommandations pour le généraliste
- Évoquer devant dyspnée, douleur thoracique ou malaise non expliqué par un autre diagnostic
- Signes de gravité: hypotension artérielle, état de choc, détresse respiratoire. Appel du 15
- La suspicion clinique (cas stable) est évaluée avec le score de Genève ou de Wells
- Une suspicion faible d’EP peut être infirmée par la règle PERC (sauf ≥ 50 ans, grossesse ou post-partum)
- Adresser aux urgences toute suspicion d’EP non infirmée par la règle PERC
Voir aussi thrombose veineuse profonde (TVP)
- Embolie pulmonaire
- Obstruction d’une ou plusieurs artères pulmonaires par un thrombus.
Hospitalisations annuelles: 35.000
Mortalité hospitalière: 5%
Abréviations
- AOD
- anticoagulant oral direct (ex-NACO)
- AVK
- anti-vitamine K
- EP
- embolie pulmonaire
- HPN
- hémoglobinurie paroxystique nocturne
- MICI
- maladies inflammatoires chroniques intestinales
- MVTE (ou MTEV)
- maladie veineuse thromboembolique
- SAPL
- syndrome des anticorps anti-phospholipides
- THM
- traitement hormonal de la ménopause
- TIH
- thrombopénie induite à l’héparine
- TVP
- thrombose veineuse profonde
Signes de gravité d’une embolie pulmonaire
Appel du 15 en présence d’au moins 1 parmi:
- Hypotension artérielle
- État de choc
- Détresse respiratoire
+50 ans, grossesse ou post-partum = Urgences
Sauf critères de gravité ou profil cité ci-dessus, utiliser l’un de ces scores validés pour déterminer la probabilité clinique d’embolie pulmonaire.
Score de Wells pour l'embolie pulmonaire
Version originale à 3 catégories
Score de Wells
Probabilité clinique faible
Infirmer avec la règle PERC
ou D-dimères aux Urgences
Score de Genève révisé
Version originale à 3 catégories
Traitement en cours, < 6 mois ou palliatif
Score de Genève
Probabilité clinique faible
Infirmer avec la règle PERC
ou D-dimères aux Urgences
Signes cliniques d’une embolie pulmonaire
Évoquer une embolie pulmonaire devant des signes respiratoires ou hémodynamiques associés à:
- Dyspnée
- Douleur thoracique atypique
- Malaise
La règle PERC permet d’éliminer une suspicion faible d’embolie pulmonaire aiguë avant 50 ans, en-dehors de la grossesse et du post-partum (l’hémodynamique doit être stable)
La réponse aux 8 questions suivantes doit être négative pour infirmer une suspicion faible d’embolie pulmonaire:
- Âge ≥ 50 ans ?
- Fréquence cardiaque ≥ 100/min ?
- SpO2 < 95% ?
- Hémoptysie ?
- Œdème unilatéral d’un membre inférieur ?
- Traitement œstrogénique ?
- Antécédent personnel MVTE ?
- Hospitalisation pour traumatisme ou chirurgie sous AG dans les 4 dernières semaines ?
PERC = Pulmonary Embolism Rule-out Criteria
Toute suspicion d’embolie pulmonaire doit être explorée aux urgences (sauf probabilité faible infirmée par la règle PERC)
Si réception de D-dimères pour suspicion d’EP au cabinet:
- Le diagnostic d’EP est infirmé quand les D-dimères sont négatifs
- Le seuil de positivité des D-dimères après 50 ans est l’âge x 10
- Adresser aux urgences en cas D-dimères positifs pour angioscanner
Examens: pour en savoir plus
D-dimères
Indications:
- Probabilité clinique faible non écartée par la règle PERC
- Probabilité clinique intermédiaire
Angioscanner thoracique
Indications:
- D-dimères augmentés
En prenant en compte l’adaptation de l’âge après 50 ans. - Probabilité clinique forte
Toute suspicion d’embolie pulmonaire doit être explorée aux urgences (sauf probabilité faible infirmée par la règle PERC)
Traitement ambulatoire
Prise en charge ambulatoire possible en cas stabilité hémodynamique et de réponse négative aux 11 critères Hestia (dite EP à faible risque de mortalité précoce):
- Instabilité hémodynamique
Avis du clinicien, PAS < 100 mmHg et FC > 100/min. - Thrombolyse ou embolectomie nécessaire
- Hémorragie active ou risque élevé d’hémorragie
Hémorragie digestive dans les 14j précédents, AVC < 4 semaines, chirurgie < 2 semaines, pathologie hémorragique, thrombopénie < 75.000, HTA > 180 et/ou 110 mmHg. - Besoin de > 24h d’oxygénothérapie pour SpO2 > 90%
- Diagnostic posé sous anticoagulant curatif
- Douleur intense nécessitant antalgie IV > 24h
- Clairance selon Cockroft < 30 mL/min
- Insuffisance hépatique sévère
- Grossesse
- Antécédent documenté de TIH
Non pertinent si traitement possible par AOD. - Raison médicale ou sociale pour hospitalisation > 24h
Anticoagulation curative
Doit être débutée dès la suspicion clinique en l’absence de contre-indication et de risque hémorragique élevé si:
- Probabilité clinique forte
- Probabilité clinique intermédiaire et délai pour les résultats > 4h
- Probabilité clinique faible et délai pour les résultats > 24h
Avec surveillance NFS, ionogramme, créatininémie, bilan hépatique.
Durée de l’anticoagulation
La durée dépend de la présence de facteurs de risque de récidive thromboembolique.
Au moins 3 voire 6 mois ou durée non limitée:
- 1re EP provoquée par un facteur transitoire majeur
3 à 6 mois maximum. - 1re EP non provoquée en l’absence de facteur majeur persistant avec ≥ 1 parmi
- Femme avec règle HERDOO2 ≤ 1
- Femme < 50 ans
- Risque hémorragique élevé
- Persistance d’un facteur de risque mineur transitoire
- Alors durée de 3 à 6 mois maximum.
- 1re EP non provoquée en l’absence de facteur majeur persistant avec ≥ 1 parmi
- Thrombophilie majeure identifiée (voir facteurs de risque plus haut)
- EP à haut risque
- Alors durée non limitée (selon risque hémorragique)
TODO: Figure 11
Anticoagulant Oral Direct (AOD)
- Seuls apixaban et rivaroxaban ont l’AMM
- Pas de surveillance biologique
- Éducation du patient
AVK
- INR cible 2,5 (2 - 3)
Toutes les 3-4 semaines. - Éducation du patient
- Carnet de suivi
Filtre cave
Si posé temporairement, le retrait doit être programmé dès la reprise de l’anticoagulation curative.
TODO: A reprendre
Pour toute survenue de MVTE, il faut rechercher la présence de facteurs de risque clinique de MVTE
La MVTE est non provoquée en l’absence de facteur de risque clinique majeur
Bilan étiologique
- Pas de recherche systématique de cancer en risque majeur transitoire
- EP avec nécrose cutanée ou antécédent de pathologie vasculaire placentaire: rechercher un SAPL
- EP avec signes d’hémolyse ou cytopénie: rechercher une hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)
1er épisode de MVTE non provoquée (= pas de facteur majeur)
- Antécédents personnels et familiaux, symptômes, examen physique complet
- Dépistages des cancers à jour, répéter si ancienneté > 1 an
- Radio de thorax (en l’absence d’angioscanner thoracique)
- NFS, ionogramme, calcémie
- < 50 ans: rechercher un SAPL
- < 50 ans et antécédent familial de thrombose: rechercher une thrombophilie constitutionnelle
- Répéter à 6 mois ce bilan
Récidive de MVTE
- Rechercher un SAPL
- < 50 ans: rechercher une thrombophilie constitutionnelle
Récidive de MVTE sous anticoagulant bien conduit
- Idem ci-dessus avec…
- Recherche de cancer idem 1er épisode
- Recherche mutation JAK-2
- Scanner thoraco-abdomino-pelvien
Si indiqué, le bilan de thrombophilie est réalisé à 3-6 mois comporte:
- Déficit en antithrombine, protéine C et protéine S
- Mutations Leiden du facteur V
- Mutation G20210A du Facteur II
- Consultation de suivi dans les 30 jours de la sortie
- Efficacité et tolérance du traitement
- Biologie
Créatininémie, ionogramme sanguin, bilan hépatique - Observance
- Adéquation du traitement
Risque hémorragique, posologie - Bilan étiologique
Indication à la recherche de cancer, thrombophilie, SAPL. - Rechercher une dyspnée d’effort (score NYHA, score mMRC)
Adresser au cardiologue en cas de persistance.
- Consultation de suivi à 3 et 6 mois
- Efficacité et tolérance du traitement
- Synthèse du bilan étiologique
- Argumenter la poursuite ou l’arrêt des anticoagulants
- TVP proximale associée:
chaussettes de contention classe 3 au moins 6 mois.