Exposition des enfants aux écrans
Résumé des recommandations pour le généraliste
- Pas d’écrans avant 3 ans, sauf accompagné occasionnel
- Fiche information pour les parents (CMG)
Avant 3 ans
« Ne pas mettre à la disposition des enfants laissés seuls les écrans sous toutes leurs formes et surtout ceux dont les enfants peuvent eux-mêmes contrôler l’usage (tablettes, portables).
Une exception peut être faite en faveur d’un usage accompagné, récréatif, que l’on peut encourager avec modération et prudence : dans tous les cas, la participation parentale à l’interactivité est absolument indispensable.
Les règles d’usage peuvent être explicitées en mots et établies en commun. »
De 3 à 10 ans
« Il est important de fixer un temps ritualisé dédié aux écrans afin d’apprendre à l’enfant à attendre (ce qui constitue le premier moment de l’apprentissage de l’autorégulation), de préférer les écrans partagés et accompagnés aux écrans solitaires, de parler avec l’enfant de ce qu’il voit et fait avec les écrans, et d’éviter d’acheter aux plus jeunes des objets numériques personnels (comme une tablette) dont il s’avère bien difficile ensuite de réguler l’usage.
L’achat d’outils numériques familiaux devrait être la règle.
Une attention particulière doit être portée à l’utilisation des écrans le soir avant le coucher, tant en raison du temps consommé au détriment d’autres activités que pour la difficulté d’endormissement ainsi créée. »
Après 10 ans
« Il importe que les parents maintiennent un dialogue positif sur l’utilisation des écrans et restent attentifs aux symptômes de fatigue liés aux troubles du sommeil, aux signes d’isolement pouvant conduire à un repli sur soi et à un fléchissement des résultats scolaires.
Insistons à ce propos sur la fausse bonne idée d’une récupération du sommeil le week-end, qui, en réalité, ne fait que conforter la désynchronisation de l’enfant. »
Tous les âges
« Il faut que les parents s’emploient à un usage raisonné de leurs propres outils numériques, notamment quand ils interagissent avec un jeune enfant, et, quand l’enfant grandit, que le dialogue soit maintenu sur ces questions. »
« La société et les pouvoirs publics doivent demeurer attentifs aux problèmes posés par l’évolution vers un « 100 % numérique » et en mesurer les conséquences auprès des plus vulnérables.
Dès l’enfant scolarisé (à trois ans désormais pour tous) et jusqu’à la fin du collège, la place des écrans doit faire l’objet d’une réflexion collective au sein de l’établissement scolaire, en y associant les parents, tout particulièrement dans des contextes de grande vulnérabilité sociale. Les usages souhaitables à des fins pédagogiques doivent être explicités, tant en classe qu’à la maison.
Nous appelons les pouvoirs publics, responsables de l’éducation et de la santé, à mettre en place des formations, permanente et continue, pour tous les intervenants auprès de la jeunesse, afin de contribuer à réduire les conséquences des disparités sociales, notamment dans l’utilisation des réseaux sociaux.
La vigilance de tous (familles, professeurs, éducateurs et pouvoirs publics), est nécessaire en ce qui concerne la violence, la désinformation, le harcèlement et le prosélytisme sur les réseaux sociaux.
Nous appelons également à la plus grande vigilance sur les compétitions de « e-sport », qui devraient être interdites aux enfants dont l’âge est inférieur à l’âge préconisé pour les jeux utilisés dans les compétitions. Des dispositifs contraignants devraient être mis en place en ce sens.
Les normes de sécurité oculaire devraient prendre en compte la photosensibilité de certains yeux « fragiles » (par exemple albinos mais aussi les yeux atteints de maladies rétiniennes dégénératives et les sujets très jeunes à cristallin très clair), sur lesquels on dispose de très peu de données. »