Énurésie primaire
Résumé des recommandations pour le généraliste
- Éliminer: infection urinaire, diabète, constipation
- Définition stricte après 5 ans
- N’a pas d’origine psychologique, déculpabiliser l’enfant
- Diagnostic clinique, calendrier mictionnel
- Mesures hygiéno-diétetiques
- Adresser à l’urologue en cas d’échec
- Énurésie primaire isolée (EnPI)
- Incontinence urinaire intermittente, pendant le sommeil, après l’âge de 5 ans, sans période de continence supérieure à six mois, sans aucun autre symptôme associé (notamment diurne, sauf nycturie)
ET n’a jamais eu de continence nocturne.
Pathologie sensible à la desmopressine. - L’énurésie primaire n’a pas d’origine psychologique.
- Elle touche 10% des 5-10 ans (22% chaque nuit). Guérison spontanée au rythme de 15%/an avec 2,2% encore touchés 19 ans.
- Énurésie secondaire
- Récidive de l’énurésie après au moins 6 mois de contrôle mictionnel nocturne.
Le diagnostic est clinique après exclusion de pathologies urinaires.
- Calendrier mictionnel
Rythme, volume mictionnel et nuits mouillées.
Intensité:- modérée < 1 épisode/semaine
- moyenne 1-2 épisodes
- sévère ≥ 3 épisodes
- Évaluation de la tolérance intra-familiale
- Retentissement psycho-social.
- Évaluation de la motivation de l’enfant
Interrogatoire
- Antécédents urinaires et traumatiques
- Antécédents familiaux (30-60%)
- Signes de diabète
Polyuro-polydipsie, perte de poids, fatigue. - Signes d’infection urinaire
Brûlures mictionnelles, pollakiurie, urines malodorantes. - Signes d’anomalie urinaire
Pertes d’urines, urgenturie, > 7 ou < 4 mictions diurnes, douleurs mictionnelles, jet faible, nécessité de pression abdominale pour uriner.
Avis urologique si présent. - Constipation
Efforts de poussée, selles dures ou incontinence fécale. - Mictions la journée
Sécrétion inversée de vasopressine - Ronflements et apnées du sommeil observées
- Troubles associés
Seuil d’éveil anormal, troubles avec déficit d’attention et hyperactivité (TDAH), baisse de l’estime de soi (pas de sur-représentation des autres troubles psychiatriques) - Enquête des apports hydriques/heure
Polyurie nocturne par hydratation excessive. - Épisodes d’énurésie
Fréquence, horaire, circonstances des épisodes. - Port de couches
- Facteurs psychologiques
- Mesures déjà entreprises
NB. Aucune exploration du sommeil ne doit être proposée.
Examen clinique
- Poids, taille, IMC et courbes de croissance
- Organes génitaux externes
- Inspection de la région lombo-sacrée
Recherche spina bifida, agénésie du sacrum. - Examen neurologique simple
- Bandelette urinaire
Éducation et mesures hygiéno-diétetiques
Seul traitement première intention (20% de guérison).
- Apports liquidiens suffisants en début de journée
1/3 des besoins quotidiens. - Rappel des besoins des enfants
45-60 mL/kg/j à boire entre 7 et 18h. - Diminution/suppression des apports salés et hyperosmolaires le soir
Boissons sucrées ou gazeuses, laitages. - Mictions régulières complètes
5-6/jour avec au lever ET avant le coucher. - Ne pas se retenir, ne pas se forcer
- Clarifier l’objectif de se lever la nuit et d’utiliser les toilettes, faciliter l’accès aux toilettes
- Rassurer et déculpabiliser l’enfant voire proposer un soutien psychologique
- Informer sur la maladie
- Calendrier mictionnel en suivant les conseils pendant ≥ 2 semaines
- Correction d’une constipation ou infection urinaire
Aucune étude fiable sur: hypnose, psychothérapie, acupuncture, homéopathie et chiropraxie
Échec du traitement
Adresser à l’urologue.
Pour en savoir plus: traitements médicamenteux de l’énurésie
- Si polyurie nocturne
Desmopressine cp 0,2 mg ou lyophilisat 120 µg (succès 60-70%) - Si petite capacité vésicale
Alarme nocturne systématique (succès 60-80% si ≥ 3 mois).
Associer avec suivi comportemental et soutien motivationnel. - Échec et suspicion de faible capacité vésicale
Oxybutynine en monothérapie - Échec en monothérapie
- Desmopressine et alarme
- OU desmopressine et oxybutynine
- OU alarme et oxybutynine
Desmopressine: Minirin®, Octim®
Oxybutynine: génériques, driptane®, ditropan®