Vitiligo

BADInsermMis à jour

Résumé des recommandations pour le généraliste

  • Le diagnostic de vitiligo relève du dermatologue
  • Dépistage systématique d’une dysthyroïdie par TSH + anticorps anti-TPO
  • Prise en charge du vitiligo par le généraliste: information, photoprotection des plaques, évaluation psychologique (GAD-7)
  • Traitement de première intention du vitiligo: dermocorticoïdes ou tacrolimus et photothérapie UVB
  • Suivi dermatologique tous les 3 à 6 mois tant que le vitiligo est actif

Vitiligo
Dermatose chronique bénigne autoimmune à l’origine d’une dépigmentation cutanée progressive par destruction des mélanocytes sans facteur prédictif évolutif. Il débute le plus souvent avant 30 ans (70%) avec une atteinte préférentielle du visage et des extrémités (mains et pieds).
Une atteinte exclusive des muqueuses est possible et rare.
Il atteint 0,5 à 1% de la population de façon homogène avec un sur-risque en cas d’antécédents familiaux et de stress.
Le vitiligo est dit stable en l’absence de nouvelle lésions sur 12 mois avec une stabilité des lésions pré-existantes.
Le pronostic du vitiligo est psychologique sans augmentation des cancers de la peau.
Les comorbidités auto-immunes sont fréquentes: Hashimoto, Basedow, polyarthrite rhumatoïde, diabète de type 1, MICI.
Vitiligo segmentaire
Forme de vitiligo la plus rare avec une dépigmentation unilatérale circonscrite à une zone bien délimitée du corps.
Vitiligo non segmentaire
Tout le corps est touché par des plaques plus ou moins étendues et l’évolution est très variable. Les lésions ont ensuite une évolution bilatérale et symétrique.
Un prurit localisé peut annoncer la survenue de nouvelles tâches.
Vitiligo universalis
Dépigmentation de l’ensemble de l’épiderme.
Leucotrichie
Atteinte des mélanocytes des poils leur donnant une couleur blanche.
Phénomène de Koebner (ou Köbner)
Apparition de nouvelles lésions sur le trajet de cicatrices récentes, de zones lésées ou de zones soumises à des frottements réguliers.

Diagnostic différentiel du vitiligo

Étayer les autres causes possibles d’hypopigmentation cutanée:

Abréviations

BAD
British Association of Dermatologists

Adresser toute suspicion de vitiligo au dermatologue pour le diagnostic clinique de certitude à la lampe de Wood et la prise en charge

Le diagnostic de vitiligo est clinique avec à la lampe de Wood une dépigmentation totale des zones achromiques:

  • Antécédents (dont auto-immuns ++)
  • Antécédents familiaux (auto-immuns ++)
  • Phototype
  • Caractères du vitiligo
    • Date d’apparition et contexte
    • Évolution
    • Type: vitiligo segmentaire ou non
    • Localisation et surface corporelle
    • Traitements essayés
    • Plaques le plus souvent asymptomatiques
  • Retentissement psychologique et qualité de vie
    Scores PHQ-4, PHQ-9, GAD-7, DLQI, VIPs ou VitiQoL.

Dépistage d’une hypothyroïdie ou d’une prédisposition: TSH et anticorps anti-TPO.

Contrôle de la vitamine D en cas d’éviction solaire totale.

La prise en charge du vitiligo relève du dermatologue.
Adresser en semi-urgence en cas d’évolution rapide.

Pour en savoir plus: traitements spécialisés du vitiligo

Ensemble des traitements possibles pour la prise en charge spécialisée d’un vitiligo:

  • Traitements locaux
  • Photothérapie UVB + bétaméthasone 0,1 mg/kg x 2/sem voire PUVA thérapie en deuxième intention.
  • Laser (± 5-fluorouracil)
    Dépigmentation de zones restantes.
  • Greffe mélanocytaire
  • Camouflage
    • Autobronzant
    • Maquillage médical par le dermatologue
  • La chirurgie est exceptionnelle

Surveillance clinique spécialisée (et photos) tous les 3-6 mois.

La repigmentation est longue sur 6 à 24 mois avec une meilleure réponse au visage que sur les extrémités.
Les récidives peuvent être nombreuses mais l’évolution est imprévisible.

Informations à donner sur le vitiligo:

  • Maladie de peau relativement fréquente atteignant les 2 sexes à tous les âges
  • Il a une origine auto-immune et n’est ni contagieux, ni un problème psychosomatique
  • Le système immunitaire attaque les mélanocytes qui teintent la peau
  • Évolution non prévisible sans sur-risque de cancer cutané
  • Phénomène de Koebner: les frottements répétés favorisent de nouvelle lésions
  • La prise en charge relève du dermatologue
  • Le traitement de référence comprend l’application de dermocorticoïdes et une photothérapie par UVB

Galerie de photos du vitiligo.